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La Martinique

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Présentation de la Martinique



La Martinique, île caribéenne




Capitale

Fort de France. Cette agglomération, pôle administratif et économique de l’île, regroupe environ 150 000 habitants (en englobant les communes alentour : principalement : Saint-Joseph, Le Lamentin, Schoelcher).


Superficie 

environ 1100 km²


Situation géographique 

la Martinique se situe dans l’archipel des Petites Antilles, baignée à l’Est par l’océan Atlantique, et à l’Ouest par la mer des Caraïbes. 7 000 kilomètres de distance séparent la Martinique de Paris, soit 8 heures de vol en avion ; 2000 kilomètres séparent la Martinique de Miami, soit trois heures de vol en avion, et 1500 kilomètres la séparent de la Guyane (continent sud-américain).


Climat 

Région tropicale au climat chaud et humide. L’année se décompose en deux saisons : Carême (période sèche) et hivernage (période pluvieuse de juin à octobre). La température oscille entre 25 et 30°C toute l’année.


Population 

environ 400 000 habitants (383 000 selon le recensement de 1999, 418 454 en 2001 selon le site Internet du FBI).  De 0 à 14 ans : 23.1 % soit environ 49016 garçons et 47653 filles. De 15 à 64 ans : 66.77 % soit environ 139106 hommes et 140291 femmes. 65 ans et plus : 10.13 % soit environ 18893 hommes et 23495 femmes. La population se compose comme suit : type africain et métisse 90 % , blanc 5 %, indien et chinois 5 %. Les composantes ethniques de cette population se sont largement mélangées au vours des années, donnant le jour à une société en grande majorité métisse. Enfin, les martiniquais sont allogènes; en effet, les Caraïbes ayant été décimés, aucun groupe ethnique ne peut se dire historiquement propriétaire de l'île.[1].


Alphabétisation 

Population de plus de 15 ans sachant lire et écrire : 93 %

Soit : 92 % pour les hommes & 93% pour les femmes.


Densité au km² 

environ 370 habitants/km². La population est principalement regroupée autour du chef lieu et est donc très inégalement répartie, ceci s’expliquant notamment par la présence d’un relief très montagneux à l’intérieur des terres.


Langues 

créole et français. Ni les langues africaines, ni les langues caraïbes n’ont survécu à la colonisation. Il est à noter que la disparition de la langue caraïbe est due au génocide de ce peuple[2], tandis que la disparition des langues africaines des esclaves s’explique par la volonté du colonisateur, qui a systématiquement mélangé des africains de langues différentes afin de rendre difficile la communication et donc les rébellions. Certains mots caraïbe existent cependant encore ( canoë par exemple ) et beaucoup de linguistes considèrent que le créole demeure fortement empreint de langues africaines, notamment au niveau des structures grammaticales et d’un « esprit » différent de celui des Européens. La situation linguistique est caractérisée par la présence d’une langue d’origine européenne, le français, qui bénéficie d’un statut de langue officielle, utilisée comme véhicule linguistique dans le système scolaire, l’administration, et majoritairement dans les médias. Le créole n’a pas préexisté à la situation coloniale, mais est né de la rencontre de différentes langues et cultures d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. La situation linguistique est caractérisée par certains de  diglossie[3] : le français est la langue dominante, utilisée dans un contexte officiel, tandis que le créole est une langue, souvent considérée comme inférieure, utilisée dans des contextes informels. La revalorisation du statut du créole, parallèlement à un travail de passage vers l’écrit, effectué par certains chercheurs, est au cœur des débats autour de l’évolution du statut de l’île. Pour davantage d'informations, voir notre rubrique consacrée au créole.


Situation politique 

département français (depuis 1946) bénéficiant du statut de région ultra périphérique européenne reconnu depuis le Traité d’Amsterdam de 1997 (tout comme les autres Départements d’Outre Mer français, la Réunion, la Guyane et la Guadeloupe ; ainsi que les Canaries, Açores et Madère ). En tant que département français le représentant de l’Etat est le Préfet, les collectivités locales (région et département) sont représentées par un président de région (Conseil régional) et un président de département (Conseil général). La Martinique est également représentée à Paris par quatre députés et deux sénateurs. Cependant la situation de région monodépartementale de la Martinique ainsi que la recherche de coordination et d’efficacité des élus les amènent à se réunir en un Congrès réunissant région et département dans la même assemblée. L'adoption de la Loi d'Orientation sur l'Outre Mer adoptée le 13 décembre 2000 prévoit la possibilité d'une évolution statutaire différenciée pour chacun des quatre départements d'Outre-mer et le transfert de nouvelles compétences. Nous noterons qu'à la différence de toutes les autres régions ultrapériphériques européennes, les Départements d'Outre Mer français ne jouissent que d'une faible décentralisation. Madeire, les Canaries, les Açores disposent toutes d'une forte autonomie, avec un gouvernement local aux pouvoirs importants. Les discussions actuelles sur l'évolution du statut de la Martinique amèneront certainement à court terme à un développement des pouvoirs des instances régionales(pour davantage d'information, voir l'interview de Serge Letchimi).


Situation économique 

Selon les chiffres et statistiques, la Martinique fait figure de havre de richesse dans une Caraïbe relativement pauvre. Cependant les apparences cache une réalité parfois difficile assumer. En effet, la production locale est faible : une production agricole axée sur la monoculture de la banane rend le pays totalement dépendant de l'extérieur pour son alimentation & la production industrielle est très limitée (rhum, raffinerie de pétrole, ciment & produits laitiers principalement). Globalement, la balance commerciale est fortement déficitaire et les exportations se cantonnent à la banane, au rhum & aux produits pétroliers raffinés. L'économie est en fait basée sur la consommation, en témoigne la présence de nombreux centres commerciaux aux rayons garnis de produits importés d'Europe (même des légumes comme l'igname, à l'origine cultivés dans les pays tropicaux, proviennent du Loir et Cher!). Ce qui démontre l'artificialité du montage : la Martinique dépense alors qu'elle ne produit pas ou peu, le tout grâce aux transferts sociaux venus de France. Ce schéma peut être relativisé par le secteur touristique, aujourd'hui premier secteur économique de l'île, mais malheureusement en crise depuis quelques années (pour davantage d'information, voir l'interview d'Hector Elizabeth).


Monnaie 

Euro. En tant que région ultra périphérique européenne, la Martinique a adopté au 1er janvier 2002 la monnaie unique.


PIB/habitant 

10 500 $ / habitant. Le niveau de vie des Antilles françaises est de façon générale plus élevé que celui des Etats voisins mais inférieur à celui des régions européennes. Cette situation est largement due au rôle joué par la France qui fait bénéficier les populations locales de prestations sociales inexistantes dans les autres pays de la région caraïbe. La Martinique tient ainsi la première place de la Caraïbe en termes de PIB/habitant, devant la Guadeloupe ( 9200 $/habitant ) et Porto Rico ( 8600 $/habitant ). Ce PIB/habitant reste cependant inférieur de moitié à celui de la France et permet encore à la Martinique d’apparaître comme l’une des zones les plus pauvres de l’Union Européenne. Ce ne sera plus le cas après l'élargissement de l'Union, intégrant les pays de l'Est beaucoup moins développés.



Indice de Développement Humain[4] 

0.9 (la moyenne mondiale s’établit à 0.772). La Martinique accède ainsi au deuxième rang en terme d’IDH dans la Caraïbe, derrière la Barbade ( 0.907 ).


Taux de chômage 

environ 30 % de la population active. En dépit d’un fort taux de chômage, le niveau de vie reste élevé, largement grâce aux aides sociales de la France, ainsi qu’à la présence d’un secteur informel relativement conséquent (petits boulots…).


Religions

du fait de sa situation de lieu d’échange où se sont rencontrées les civilisations de continents différents, la Martinique dispose d’un profil religieux assez diversifié. La majorité de la population est de confession catholique. On compte deux cathédrales, deux monastères de bénédictins, des communautés religieuses et de nombreuses églises paroissiales en témoignent. Néanmoins, de par un phénomène de syncrétisation, de nombreuses pratiques, relevant notamment de l’héritage africain et indo-pakistannais, subsistent. Le vaudou est ainsi encore présent en Martinique et dans toute la Caraïbe ; il se manifeste en Martinique sous l’expression créole « quimbois ». Des minorités juive (synagogue de Schoelcher) et musulmane sont également présentes. D’autres mouvements religieux, souvent d’origine américaine, ont également essaimés dans toute la Caraïbe notamment les Temoins de Ieovah et les Adventistes. Ces derniers ont leur office religieux, au temple Horeb de Bellevue, au temple Morija sur la route des religieuses, au temple de Kerly à Dillon et au temple Ephèse sur la route de Balata …). Certaines sectes ont aussi une forte obédience ; les Antilles sont souvent considérées comme une terre d’évangélisation. De façon générale, la société antillaise est fortement marquée par une certaine « religiosité ».


[1] Au vu de la loi française empêchant toute discrimination et enquête prenant en compte le type ethnique, il apparaît difficile de fournir des chiffres précis.

[2] Les dernières communautés caraïbes subsistent en Dominique.

[3] La diglossie résulte de la coexistence sur un même territoire de deux langues ayant des statuts sociaux inégaux. Dans les régions françaises d'outre-mer, le créole est parlé par la totalité de la population. Basé sur l'oralité, sa transcription dans la vie quotidienne est rare. Il est en revanche présent sous diverses formes dans la poésie et le roman. Son utilisation écrite correspond souvent à l'affirmation d'une identité et à un positionnement militant. Pour sa part, le français est la langue de l'école, de l'administration et de la majorité des médias. Il est parlé et compris par une fraction variable de la population.

[4] L’IDH, élaboré par le CNUCED en 1990 se définit par rapport aux critères suivants : espérance de vie, taux de mortalité infantile, le taux d’alphabétisation des adultes, le taux de scolarisation, le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat.

Sources : pour les données géographiques & humaines, site web de la CIA ainsi que le manuel d'Histoire-Géographie Antilles-Guyane, juillet 2001, collectif, éditions Hatier International.