Le
créole, parlé dans de nombreuses îles de la Caraïbe n’est à proprement parlé
pas une langue régionale, mais une langue internationale, aujourd'hui reconnue comme langue officielle à Haïti. Il a cependant longtemps été dénigré, considéré comme un "français petit nègre", ou un sous produit de la "grande et belle culture française". Ce à quoi nous répondons aujourd'hui, que le créole est bien à l'origine un sous-produit de la langue française, de la même façon que la langue française n'est à l'origine qu'un sous-produit du latin. Le créole ne vient bien entendu pas que du français, mais trouve aussi ses racines dans certaines langues d'Afrique de l'Ouest, l'espagnol, et l'anglais.
Selon
l’article 2 de la Constitution, le français demeure la langue officielle : «La
langue de la République est le français.» Malgré la présence du créole
parlé par presque toute la population (à l’exception des «Métros» qui résident
en Martinique de façon temporaire), seul le français bénéficie d’une
reconnaissance juridique.
Tout
compte fait, la politique linguistique du gouvernement français consiste
simplement à ignorer la langue locale, le créole martiniquais, dans le cadre de
l’administration de l’État et de l’éducation institutionnalisée. Cette pratique
est relativement similaire à celle de bien des pays où la langue coloniale a
supplanté les langues locales.
Depuis le débat français sur la signature de la Charte européenne des langues
régionales ou minoritaires, la politique linguistique pratiquée en
Martinique est susceptible d’évoluer. Sur le plan de l’éducation, la France
devra probablement laisser une place à l’utilisation et à l’enseignement du
créole martiniquais. La création d’un Capès créole semble montrer une certaine
évolution en ce sens.
A l'heure actuelle, il nous semble impératif d'introduire au plus vite la langue créole à l'école aux Antilles, et ce, dès les petites classes. Le créole doit être utilisé non seulement comme langue objet (des cours de créole), mais aussi comme langue outil (des cours en créole), tout du moins pour les enseignements d'histoire & de géographie. D'autres pays, plus petits (commme l'île de Malte), ou encore moins peuplés que la Martinique (comme l'Islande) ont fait ce choix de ne pas consacrer l'oubli collectif de leur langue, utilisée comme outil d'alphabétisation et d'enseignement. Pourquoi pas nous?