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Sa ka fet : sa nou pé di en lè peyi nou jodi'a


Le contexte actuel semble peu propice aux "Antilles françaises". La large médiatisation des conflits sociaux guadeloupéens et l'annonce faite par le groupe hôtelier Accor de sa volonté de retrait de la Martinique et de la Guadeloupe, ne poussent pas à un fol optimisme.


Néanmoins, gardons à l'esprit que les fameuses Antilles françaises, ainsi que tous les départements d'Outremer français se situent actuellement à la croisée des chemins de leur évolution statutaire. A l'heure actuelle, et ce après quatre années de rapports (cf le rapport Lise-Tamaya de 1999), débats, déclarations (la déclaration de Basse Terre des présidents des Conseils Régionaux de Martinique, Guadeloupe et Guyane), surprises (le renoncement à l'indépendance immédiate par le syndicat Union Générale des Travailleurs Guadeloupéens pendant l'été 2002), maigres avancées (les laborieuses créations et mises en place du Capès créole), nous pouvons enfin affirmer haut et fort que l'heure est à l'action.


C'est à dire à l'adoption rapide d'un statut prenant davantage en compte les spécificités des Antilles françaises, et permettant aux instances régionales d'adopter des politiques adaptées à l'identité et au contexte antillais. Ne nous leurons pas sur une indépendance immédiate, improbable et non souhaitable. Par contre, sachons tirer partie des atouts que nous amènent aujourd'hui notre appartenance politique à l'Europe.


En effet, si la France et son cadre très centralisateur ne nous ont pas permis d'obtenir une autonomie suffisante, l'Europe nous offre en quelque sorte un espace de liberté intéressant. Faisons valoir à cet égard que les régions ultra périphériques françaises sont largement en retard par rapport aux îles espagnoles et portugaises. Ces dernières disposent en effet de gouvernements locaux puissants et totalement autonomes en ce qui concerne les secteurs de l'éducation, de la culture, de la jeunesse...Ces régions et leur gestion doivent nous inspirer quant à notre évolution statutaire actuelle.


L'Europe apporte beaucoup aux Antilles françaises : la charte européenne des langues régionales a permis de relancer le débat sur la place du créole en Martinique et Guadeloupe, les fonds structurels ont permis la réalisation et l'amélioration d'infrastructures importantes (principalement : port, aéroport & routes), la montée en puissance du concept d'Europe des régions, qui veut que Bruxelles et les instances locales prennent de plus en plus de place face aux Etats européens, est une véritable aubaine pour des espaces comme l'aire caribéenne où l'identité est très différente de celle de la France.


En quelques mots: sachons profiter aujourd'hui de ces opportunités. La volonté centralisatrice de la France s'est révélée et se révèle encore aujourd'hui en contradiction avec l'intérêt des Antilles, ne permettant pas aux antillais d'assumer leur identité et d'accéder à un véritable développement économique. L'existance d'un Ministère de l'Outre Mer, d'un Préfet aux pouvoirs importants, montrent aujourd'hui que les réflexes colonialistes sont encore présents. Même si, il faut l'avouer, les collectivités locales ne semblent pas réllement convaincantes quant à leur action sur le terrain (mais que faîtes-vous donc Monsieur Marie-Jeanne?). Il faut pourtant bien qu'elles se développent et qu'elles poussent à une reconnaissance plus forte de notre identité (l'introduction rapide du créole à l'école par exemple)...L'espace européen, auquel nous appartenons par hasard, et par une bizzarerie de l'histoire, nous offre des possibilités intéressantes, ne les négligeons pas sur le court et moyen terme.